La sélection de cette semaine a été réalisée par Meritxell Tronc, Charles-Emmanuel Arabian, Romain Jacquey, Lucie Caron (Skema BS)
5 croyances économiques majeures démystifiées sous nos yeux [Xerfi]
PASSET Olivier, « 5 croyances économiques majeures démystifiées sous nos yeux », Xerfi Canal, 14 avril 2021.
Disponible ici [consulté le 16 avril 2021]
Dans cette vidéo, Olivier Passet met de côté les chimères économiques et écologiques qu’inspirait le « monde d’après » pour se concentrer sur l’analyse de cinq véritables changements induits par la pandémie.
Cette crise a mis les politiques de relance budgétaire sur le devant de la scène. Même si le débat sur la relance budgétaire n’est pas nouveau, cette crise permet de souligner que l’efficacité de telles politiques ne réside pas seulement dans le volume du budget accordé mais plutôt dans le secteur qui lui est alloué.
Le second sujet est corrélé aux politiques budgétaires. Il s’agit du niveau optimal de dette publique. Olivier Passet voit dans la situation économique actuelle la fin des règles d’or censées limiter la dette publique.
Troisième sujet, la pandémie a démontré que l’instabilité que l’on pensait inhérente au secteur financier n’est plus vraiment d’actualité. Contre toutes attentes, ce secteur n’a pas succombé sous le choc de la crise, grâce notamment à la politique monétaire. Paradoxalement, c’est peut-être cette trop grande stabilité qui pourrait, à la veille d’une sortie de crise, paralyser l’économie en nous enfermant dans une trappe à taux d'intérêts faibles voire négatifs.
Pour Olivier Passet, cette pandémie a permis de remettre profondément en cause la notion d’indépendance des Banques Centrales. Ces dernières ont racheté massivement les titres de dettes pour empêcher une crise économique. Ces rachats montrent que les Banques Centrales ne sont pas aussi indépendantes qu’elles le prétendent. En outre, ces titres lui donnent un moyen de pression sur les États.
Enfin, la crise a, en un certain sens, conforté les thèses keynésiennes concernant le plein emploi. En effet, elle a montré que le plein emploi était plus qu’une question de marché concurrentiel. C’est une construction collective dans laquelle l’État a une place centrale.
Vers une taxation mondiale des entreprises multinationales ? [La finance pour tous]
« Vers une taxation mondiale des entreprises multinationales ? », La finance pour tous, 15 avril 2021.
Disponible ici [consulté le 17 avril 2021]
Sous l’administration Trump, les États-Unis ont diminué le taux d’imposition sur les sociétés – passé de 35 à 21% – tout en se retirant des discussions relatives à l’instauration d’un taux minimal d’imposition des firmes multinationales (FMN). Cette proposition d’ampleur mondiale, portée par l’OCDE, s’appliquerait non plus au bénéfice agrégé des firmes, souvent placés dans des paradis fiscaux, mais à ceux réalisés dans chaque pays. Elle pourrait permettre de dégager jusqu’à 100 milliards de recettes fiscales nouvelles.
Or, avec l’administration Biden, les cartes sont rebattues. En effet, Janet Yellen, la Secrétaire du Trésor américain, prévoit de remonter le taux d’imposition des sociétés à 28% et de reprendre les pourparlers avec l’OCDE. Car, avec une croissance économique exsangue mêlée à des investissement massifs, l’administration Biden souhaite pouvoir récupérer les profits des firmes placés dans les paradis fiscaux. En effet, « les travaux récents de G. Zucman et de T. Wright montrent, […] d’une part, que près d’un tiers des profits des sociétés américaines sont désormais déclarés à l’étranger, contre 6 % au cours des années 1950. D’autre part, près de 20 % de ces profits enregistrés à l’étranger le sont dans des paradis fiscaux – contre moins de 1 % il y a 70 ans –, ce qui représente 2,6 % du revenu national américain ! ».
On le comprend, aucune recette fiscale n’est à ignorer, à l’heure où le déficit public américain s’élève à près de 15% du PIB national. Le chemin vers une taxation mondiale des entreprises est-il ouvert ?
Une sélection des publications de la semaine écoulée
Natixis Research
ARTUS Patrick, « La politique monétaire expansionniste a peu d’effets sur la demande du secteur privé », Flash Economie, 16 avril 2021.
Disponible ici [consulté le 18 avril 2021]
France Stratégie
BOUVART Coline, DHERBECOURT Clément, FLAMAND Jean, LE HIR Boris, « L’emploi en 2020 : géographie d’une crise », France stratégie, 16 avril 2021.
Disponible ici [consulté le 18 avril 2021]
INSEE
ALBOUY Valérie, LEGLEYE Stéphane, LELLOUCH Thomas, « Connaître les personnes sans domicile est encore plus important que les dénombrer », INSEE Le blog, 13/04. Disponible ici [consulté le 18 avril 2021]
OFCE
CREEL Jérôme, « L’économie Européenne 2021 », OFCE Le Blog, 15/04/2021.
Disponible ici [consulté le 18 avril 2021]
Conseil d’analyse économique
MARTINA Philippe, PISANI-FERRY Jean et RAGOT Xavier, « Pour une refonte du cadre budgétaire européen », Conseil d’analyse économique, Note, avril 2021.
Disponible ici [consulté le 18 avril 2021]
Hamza BENNANI et Baptiste SAVATIER, "Le cadre budgétaire européen, son architecture institutionnelle et son évolution dans le temps", Conseil d'analyse économique, Focus 56, avril 2021.
Disponible ici [consulté le 18 avril 2021]
Banque de France
OUSTRY Antoine, BUNYAMIN Erkan, SVARTZMAN Romain et WEBER Pierre-François, « Risques climatiques et collatéral : une expérience méthodologique », Bloc-Notes de l’Eco, Banque de France, 14 avril 2021.
Disponible ici [consulté le 18 avril 2021]
École des Hautes Études en Sciences Sociales
MENDES ANTAS Jr Ricardo, « La pandémie de COVID-19 et le complexe médico-industriel au Brésil », Les carnets de l’EHESS, 15 avril 2021.
Disponible ici [consulté le 18 avril 2021]