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LES REPLAYS
Mardi 18 octobre 2022
Hémicycle du Conseil Economique Social et Environnemental. 9, Place d'Iéna 75016 PARIS
Session DG Trésor, conçue par Agnès Bénassy-Quéré, Cheffe économiste de la DG Trésor, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Ouverture de la 10e édition du Printemps de l'économie
- Thierry Beaudet, Président du Conseil Economique Social et Environnemental
- Pierre-Pascal Boulanger, Président-fondateur du Printemps de l'économie
- Mathias Emmerich, Président exécutif, OMNES Education
Le prix de la planèteLe défi écologique appelle des changements rapides et considérables de nos comportements. Une partie de la solution passera par notre sobriété. Mais celle-ci ne peut pas entièrement dépendre des « petits gestes » volontaires de chacun. Elle doit être organisée à l’échelle collective. Quels efforts sommes-nous prêts à réaliser ? Quels coûts sommes-nous prêts à supporter pour protéger la planète ? Quels leviers les pouvoirs publics peuvent-ils mobiliser pour répartir ces efforts de manière efficace et équitable ?
Intervenant-e-s :
- Cédric Audenis, Commissaire général adjoint, France Stratégie
- Katheline Schubert, Professeure à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Titulaire d'une chaire à PSE
- Thomas Veyrenc, Directeur exécutif en charge de la stratégie, de la prospective et de l'évaluation, RTE
- Modératrice : Agnès Bénassy-Quéré, Cheffe économiste, Direction Générale du Trésor
Session Natixis, conçue par Patrick Artus, Conseiller économique senior de Natixis, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie.
La crise de la Covid et la guerre en Ukraine peuvent conduire à un retour des économies vers l'équilibre observé dans les années 1980-1990, très différent de l'équilibre des années 2000-2010.
On verrait alors le retour des raretés (matières premières, transport) et de l'inflation ; une meilleure capacité des salariés à défendre leur pouvoir d'achat et un conflit pour le partage des revenus ; des politiques monétaires luttant à nouveau contre l'inflation et avec les taux d'intérêt plus élevés la fin des bulles sur les prix des actifs et des politiques budgétaires expansionnistes.
Ce retour au passé de l'équilibre économique est-il probable? Quelles seraient ses conséquences économiques, sociales ? Cet équilibre est-il inférieur, en terme de bien-être à l'équilibre sans inflation des années 2000-2010 ?
Intervenant-e-s :
- Patrick Artus, Conseiller économique senior de Natixis
- Agnès Bénassy-Quéré, Cheffe économiste, Direction Générale du Trésor
- Jean-Olivier Hairault, Directeur PSE, Professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Philippe Martin, Professeur à Sciences Po, Président délégué du CAE (Conseil d'Analyse Economique)
- Selma Mahfouz, Inspectrice générale des Finances
- Modérateur : Thierry Fabre, Rédacteur en chef, Challenges
Session OMNES Education, conçue par Catherine Kuszla, Dean Recherche, OMNES Education, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Confrontées à la raréfaction autant qu’au renchérissement des ressources, les organisations n’ont d’autre choix que d’engager un mouvement profond de transformation. Une transformation qui touche à la fois leur fonction de production, mais aussi la façon dont elles s’insèrent dans leur écosystème d’affaires et se mettent en conformité avec une règlementation toujours plus stricte. Mais de quels leviers disposent-elles réellement pour opérer cette mutation ? Comment peuvent-elles être dans l’action plutôt que dans la réaction ? L’entreprise « sobre » est-elle une vue de l’esprit, ou un réel objectif stratégique réalisable ?
Intervenant-e-s :
- Sylvain Boucherand, Président de la commission environnement du CESE, CEO de B&L évolution (société de conseil aux entreprises pour leur transition écologique), membre d'Humanité et Biodiversité.
- Valérie Guillard, Professeure, Université Paris Dauphine-PSL
- Catherine Kuszla, Professeure des universités, DEAN Directrice de recherche, OMNES Education
- Bernard Leca, Professeur, ESSEC
- Yann Lemoine, Fondateur et CEO, Les Biens en commun
- Philippe Naccache, Professeur, INSEEC-OMNES Education
- Modérateur : Philippe Mabille, Directeur Général, La Tribune
Session LEDa Paris Dauphine - PSL, conçue par Anna Creti, Professeur d’économie, Université Paris Dauphine-PSL, Directrice scientifique de la Chaire Économie du Gaz Naturel et de la Chaire Économie du Climat
Ces deux dimensions de comment "consommer moins ou mieux" sont souvent associées dans les débats courants. Toutefois, sobriété et efficacité énergétique ne sont pas des concepts équivalents. Quelles sont les différences? Y a-t-il une priorité, dès lors que des cibles en termes d'efficacité énergétique sont inscrits dans la loi ? Qui est concerné? Et surtout, quelles sont les politiques publiques qui permettent d'atteindre la sobriété, d'une part, et l'efficacité énergétique?
Intervenant-e-s :
- Edouard Civel, Chercheur, Ecole Polytechnique
- Anna Creti, Professeure d’économie, Université Paris Dauphine-PSL, Directrice scientifique de la Chaire Économie du Gaz Naturel et de la Chaire Économie du Climat
- Yves Marignac, Responsable des analyses prospectives, négaWatt
Stéphanie Monjon, Maîtresse de Conférences en Sciences Economiques, Université Paris Dauphine-PSL
- Modératrice : Dominique Rousset, Journaliste
Session Les Economiques avec le soutien du Crédit Agricole, conçue par Jezabel Couppey-Soubeyran, Maîtresse de conférences, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Institut Veblen, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie.
Les pays signataires des Accord de Paris sur le Climat se sont engagés à rendre leurs flux financiers « compatibles » avec les objectifs climatiques du même accord. Les banques françaises ont toutes rejoint les alliances Net Zéro, mais sont encore loin d’être alignées avec l’objectif de neutralité climatique. Les superviseurs ont commencé à verdir leurs exigences d’informations et les modèles à partir desquels ils testent la capacité de résistance des banques à des chocs. Mais pour accélérer la réorientation des flux de financement, les régulateurs ne devraient-ils pas se résoudre à une approche plus volontariste ? Le secteur bancaire et financier est essentiel au financement de la transition écologique mais, dans son orientation actuelle, il contribue au réchauffement climatique, à la dégradation de la biodiversité, à la pollution … C’est aussi sous cet angle et pas seulement sous celui des risques financiers induits par le changement climatique que la régulation financière doit verdir. À quels changements les acteurs du secteur bancaire et financier s’engagent-ils ? De quelles évolutions réglementaires sont-ils demandeurs ? Comment mettre réglementation et la supervision au service de la transition écologique ?
Intervenant-e-s :
- Philippe Brassac, Directeur général, Groupe Crédit Agricole
- Jézabel Couppey-Soubeyran, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne & Institut Veblen
- Julie Evain, Chargée de recherche du pôle Finance, Investissement, Climat, I4CE
- Thierry Philipponnat, Chef économiste, Finance Watch
- Modérateur : Stéphane Marchand, Directeur, Rédacteur en chef, Pour l'Eco
#6 et #7 / 15h15-17h45
La sobriété est-elle le cheval de Troie de l'anticapitalisme ?
Session Xerfi/Ofce, conçue par Olivier Passet, Directeur de la recherche, Xerfi et Xavier Timbeau, Directeur général, OFCE Sciences Po, membres du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Le terme « sobriété » raisonne comme une version atténuée de la décroissance. La sobriété ne revendique ni la même visée holiste, ni la même ambition de rupture radicale avec le capitalisme consumériste. La sobriété peut être conçue comme un projet pragmatique, circonscrit à certains usages, ceux où le progrès technique n’offrent pas de solution à court terme : les déplacements en avion où la consommation de viande par exemple ; Bref, un instrument parmi d’autres, solution d’appoint complétant la panoplie des moyens que mettent en œuvre les pays avancés pour se conformer aux agendas climatiques.
Disant cela, ne sous-estime-t-on pas la puissance du concept de « sobriété » ? La sobriété ne serait-elle pas plutôt le moyen pour remettre en cause plus profondément le modèle de croissance actuel ? L’idée selon laquelle le capitalisme est un système insubmersible, doté d’une résilience à toute épreuve est une idée neuve qui manque de bases solides. Elle rompt singulièrement avec le pessimisme des pères fondateurs de l’économie (de Malthus, Ricardo, jusqu’à Schumpeter), pour qui le capitalisme était promis à la stationnarité, voire à l’effondrement, miné par ses contradictions internes (abus de la concentration, décroissance des rendements etc.). Le système a jusqu’ici déjoué cette prophétie, sa créativité et sa complexification aux plans institutionnel et technologique ayant réussi à dépasser ses contradictions. Et c’est armé de cette confiance que nombre d’économistes abordent le défi de la transition climatique, plaçant au premier plan les signaux prix et l’innovation pour remettre le capitalisme sur les rails d'une économie respectant les limites physiques de la planète. Mais pas plus que les lois de la physique n'ont empêché la croissance, les limites de la planète ne l'interdiraient non plus. Et c’est avec la même confiance qu’ils s’en remettent à la science économique, science dédiée à la mise en adéquation de fins (illimitées) avec des ressources rares (à usage alternatif), pour solutionner le problème climatique.
Or c’est précisément cette double confiance que torpille le concept de sobriété. Premièrement, le capitalisme ne dispose pas des ressorts internes pour préserver la biosphère : l’innovation non seulement ne solutionne pas les dérèglements climatiques mais les aggrave le plus souvent. Deuxièmement, contrairement à ce que revendique la science économique, il ne s’agit pas seulement d’économiser les moyens, les réallouer ou les réinventer pour surmonter les pénuries et préserver le climat, mais aussi de rationner les fins, déplaçant la contrainte de rareté sur les usages humains. Cette idée torpille le fondement même du calcul économique, dont la vocation est d’optimiser les moyens pour satisfaire des fins sans cesse renouvelées et augmentées. Jusqu’où va la déconstruction à laquelle nous invite la notion de sobriété ? Peut-on concevoir un capitalisme sobre, sans que ce soit un oxymore, ou bien la sobriété, tel un ver dans le fruit, dévore-t-elle tout le système de l’intérieur ?
#6 15h15-16h15 - Acte 1
Les illusions d’un capitalisme sobre : la sobriété, une fuite en arrière ?
Peut-on ou non avoir un capitalisme des limites ? Dans une économie complexe, poussant toujours plus loin la division du travail, la course à l’innovation et l’obsolescence accélérée des choses et des usages, l’interconnexion des acteurs économiques, la financiarisation des choix d’investissement, les régulateurs et les signaux prix sont-ils de taille à contrecarrer la gloutonnerie de la sphère productive ? La sobriété, sélective, n’est-elle pas condamnée à se faire débordée de toute part par la créativité qui anime le système : son ingéniosité pour brouiller sa véritable emprunte carbone, son inventivité en matière de marketing, la puissance des lobbies qu’il génère etc. ?
Intervenant-e-s :
- Olivier Passet, Directeur de la Recherche, Directeur des synthèses économiques, Xerfi
- Xavier Timbeau, Directeur général, Ofce, Sciences Po
Benjamin Brice, Auteur de la « Sobriété gagnante », EHESS
Modérateur : Olivier Passet, Directeur de la Recherche, Directeur des synthèses économiques, Xerfi
#7 16h15 - 17h45 - Acte II
La sobriété comme « utopie réaliste », ce serait quoi ?
Quel serait le design institutionnel, d’un système sobre en carbone ? Comment construire une économie complexe : une division du travail sans inégalité salariale, des innovations sans innovateurs, des investissements sans marchés financiers ? Quelles sont les alternatives ? Comment les différents courants de pensée s'emparent-ils de la notion de sobriété ? L'écologie de la décroissance ne serait-elle qu’un instrument idéologique pour relancer « l'utopie de gauche" ? Dès lors que les hyper-riches sont pointés comme les plus gros pollueurs de la planète, la question sociale et celle de la sobriété convergent, se rejoignant en un seul combat. Quel projet de société proposent les partisans de la sobriété ? Un débat de fond, pluraliste, nécessairement utile.
Intervenant-e-s :
- Alain Lipietz, Economiste et homme politique
- Dominique Méda, Professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine et Directrice de l’Institut de recherche interdisciplinaires en sciences sociales, cotitulaire de la chaire « écologique, travail, emploi et politiques sociales » au Collège d'études mondiales (CEM)
- Lucile Schmid, Femme politique, Vice-présidente de la Fabrique écologique
- Valérie Quiniou-Ramus, Directrice Exécutive Prospective et Recherche, ADEME
- Modérateur : Xavier Timbeau, Directeur général, Ofce, Sciences Po
#8 / 18h - 19h30
Enseigner l'économie face aux défis planétaires / Remise du Prix Veblen 2022
Session Institut Veblen
"L'économie mondiale n'est pas seule à être en crise; l'enseignement de l'économie l'est aussi", cette phrase tirée d'une lettre ouverte de 70 groupes d'étudiants en économie dans 30 pays publiée en 2014 fait étrangement écho à la situation actuelle. La critique s'est même élargie : en 2018 le Manifeste étudiant pour un réveil écologique dénonce la quasi-absence des enjeux environnementaux dans l'enseignement supérieur. De ces critiques successives sont nés le réseau Rethinking Economics et le collectif étudiant Pour un réveil écologique, qui portent des propositions pour un enseignement permettant de réellement mieux comprendre le monde. Ces débats se sont même institutionnalisés : l'enseignement des enjeux climatiques est une des propositions de la Convention citoyenne et en 2022 Jean Jouzel remet au gouvernement un rapport sur la question qui rappelle celui remis en 2014 par Pierre-Cyrille Hautcoeur sur l'enseignement de l'économie.
Comment ont été reçues ces critiques et quelles transformations ont été opérées ?
Intervenant-e-s :
- Arthur Jatteau, Maître de conférences, Université de Lille
- Nicolas Graves, Membre de Pour un réveil écologique (à confirmer)
- Sophie Jallais, Maîtresse de conférences, Université Paris-I Panthéon-Sorbonne
- Dominique Méda, Professeure de sociologie, Université Paris Dauphine-PSL, Présidente de l’Institut Veblen, Directrice de l’IRISSO
- Julien Hallak, Chargé de mission, Institut Veblen
- Modérateur : Lucas Benyattou, Rédacteur chez Easynomics et étudiant en économie institutionnaliste
Précède à ce débat la cérémonie de remise du Prix Veblen 2022 en mémoire de Philippe Frémeaux, en présence des co-lauréates :
- Morgane Gonon, doctorante au CIRED et autrice de "Une dette écologique pour fonder les politiques de préservation du vivant : définir un cadre comptable national en durabilité forte adapté à la lutte contre l'artificialisation des espaces naturels"
- Mandie Joulin, doctorante à Télécom Paris et autrice de "Rationaliser la société : Le rapport entre normes techniques et normes politiques dans la pensée du Mouvement Technocratique"
Les mémoires sont accessibles sur le site de l'Institut Veblen
Mercredi 19 octobre 2022
Hémicycle du Conseil Economique Social et Environnemental 9, Place d'Iéna 75016 PARIS
#9 / 8h15-9h15
Grands enjeux, impératifs environnementaux : la démocratie à l'épreuve
Session Les Economiques, conçue par Pierre-Pascal Boulanger, Président-fondateur des Economiques et du Printemps de l'économie, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Le dernier rapport du GIEC est de moins en moins vu comme alarmiste. L'actualité des catastrophes naturelles, les anormalités climatiques qui se multiplient viennent étayer les prévisions des experts. Le sentiment de l'urgence à agir se développe. Les débats entre partisans de la soutenabilité faible et ceux de la soutenabilité forte sur les mesures à prendre font rage : mesures incitatives ou impératives ? Mais au delà de ces débats portant sur le type de mesures, une autre question peut-être plus importante se pose : celle des systèmes démocratiques, et de leur aptitude à prendre les décisions qui s'imposent sans trop tarder. Les débats politiques liés au pluralisme ne risquent-ils pas de retarder le passage urgent à un stade décisionnel ? Les impératifs environnementaux ne passent-ils pas au second plan face à des problématiques telles que celle du pouvoir d'achat au rythme des élections ? Comment réaliser les investissements nécessaires à la transition qui nécessitent du temps long quand le temps démocratique est de plus en plus court ? Comment faire face à l'opinion ? Un système autoritaire aurait-il pour autant plus d'atouts pour répondre aux impératifs ?
Intervenant-e-s :
- Thierry Beaudet, Président du Conseil Economique Social et Environnemental
- Dominique Bourg, Philosophe, Professeur honoraire, Université de Lausanne
- François Gemenne, Géopolitologue, Auteur principal du rapport du GIEC, Directeur du HUGO Observatory
- Cécile Renouard, Campus de la Transition, Présidente, Directrice scientifique du programme CODEV, ESSEC Business School, Professeure, Centre Sèvres
- Modératrice : Marie Bellan, Chef du service Idées / Débat, Les Echos
Session Natixis, conçue par Patrick Artus, Conseiller économique senior de Natixis, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Les Banques Centrales sont, après la crise de la Covid et avec la guerre en Ukraine, confrontées à une situation très compliquée : inflation forte, partie des prix des matières premières, mais qui concerne maintenant les prix de production des entreprises et les salaires ; recul de la croissance avec la perte de pouvoir d'achat des ménages due à l'inflation, avec les difficultés d'approvisionnement, avec le recul de la confiance ; besoin élevé de dépenses publiques et déficits publics restant très importants. Avant la Covid, les Banques Centrales , dans un environnement d'inflation faible, avaient privilégié le soutien de l'emploi, le soutien du financement des déficits publics (ce qu'on a appelé la dominance fiscale) ; aujourd'hui, dans un environnement d'inflation durablement plus forte, que doivent faire les Banques Centrales ? Si elles luttent réellement contre l'inflation , il faudrait une très forte hausse des taux d'intérêt, donc récession et crise des dettes ; si elles ne réagissent pas à l'inflation , celle-
Intervenant-e-s :
- Patrick Artus, Conseiller économique senior, Natixis
- Olivier Garnier, Directeur général, en charge des Études et des Relations internationales, Banque de France
- Isabelle Job-Bazille, Directrice des Études Économiques, Groupe Crédit Agricole
- Florence Pisani, Economiste, Directrice de la recherche économique, Candriam
- Ana Boata, Directrice de la recherche économique du Groupe Euler Hermes
- Modérateur : Guillaume de Calignon, Journaliste, Les Echos
#11 / 10h45-11h45
Sobriété numérique : le temps de la grande désintoxication ?
Session OMNES Education, conçue par Julien Pillot, Enseignant-Chercheur en Economie à Inseec Grande Ecole, Directeur Valorisation de la recherche à Omnes Education, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Dire que le numérique a révolutionné notre quotidien est un euphémisme, tant il a contribué - et contribue encore - à modifier en profondeur nos usages ainsi que l'ensemble des techniques de conception, de production et de distribution. Mais, cette société et ce capitalisme du numérique inquiètent au fur et à mesure que progresse notre compréhension de ses impacts structurels sur les plans environnemental et social. Pourvoyeur de solutions concrètes, le numérique fait aussi l'objet d'une exploitation et d'un usage inconsidérés qui se traduit notamment par des tensions alarmantes sur les ressources naturelles et énergétiques que seule une plus grande sobriété des usages pourrait atténuer. Mais des entreprises aux utilisateurs, l'homo numericus est-il prêt à se désintoxiquer ?
Intervenant-e-s :
- Raphaël Guastavi, Directeur adjoint à la direction de l'économie circulaire, ADEME
- Asma Mhalla, Experte tech Policy, Sciences Po
- Julien Pillot, Economiste, Inseec Grande Ecole
- Guillaume Pitron, Journaliste, Auteur de "l'enfer numérique"
- Modérateur : Thibault Lieurade, Chef de rubrique Economie, The Conversation France
Session Académie de Paris avec la Banque de France, conçue par Olivier de Bandt, Directeur de la recherche, DGSEI de la Banque de France, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
La pandémie et le conflit en Ukraine ont mis en évidence les risques de l’hyper-mondialisation de la production et de la consommation, ajoutant un nouvel élan aux tendances antérieures (guerre commerciale entre les États-Unis-Chine, crise de l’OMC, montée des populismes). Quelle forme prendra la nouvelle structure des échanges ? Évolue-t-on vers une démondialisation ou différentes formes de fragmentation dans un monde encore plus multipolaire ?
Intervenant-e-s :
- Olivier de Bandt, Directeur de la Recherche, DGSEI, Banque de France
- Cécile Cabanis, Directrice Générale Adjointe, Tikehau Capital
- Juan Carluccio, Conseiller Scientifique, Banque de France, Professeur, Université de Surrey
- Jacques Creyssel, Président de la commission économie du CESE, Dirigeant de la Fédération du Commerce et la Distribution, Président de la Fédération internationale du Retail, responsable du MEDEF
- Anne-Célia Disdier, Directrice de recherche INRAE, Professeure, PSE
- Lionel Fontagné, Professeur, PSE, Conseiller, Direction de l’Économie et de la Coopération Internationale, Banque de France
- Modérateur : Christian Chavagneux, Editorialiste, Alternatives économiques
Session Institut pour la Recherche, Groupe Caisse des Dépôts, conçue par Isabelle Laudier, Responsable de l'Institut pour la Recherche, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Le dérèglement climatique, avec ses épisodes de sécheresse et de canicules, pose la question de l’inéluctable raréfaction de la ressource en eau. A cela s’ajoutent des pratiques de consommation intensives en eau, tant dans les secteurs agricole et industriel, que domestique. La préservation de la ressource en eau impose de nombreux défis : comment réduire les impacts sur le cycle de l’eau ? Comment transformer nos pratiques de consommation ? comment gérer la montée des conflits d’usage ? Cette session tentera de d’aborder ces questionnements pour dessiner des pistes d’action.
Intervenant-e-s :
- François Bafoil, Directeur de recherche émérite au CNRS / CERI-Sciences Po
Frédérique Tuffnell, Ancienne députée de Charente-Maritime, Vice-présidente de Ramsar France
- Pierre Victoria, Président, Plateforme RSE, Vice-Président, Comité 21
- Modératrice : Isabelle Laudier, Responsable de l'Institut pour la Recherche, Groupe Caisse des Dépôts
Session PSE-Ecole d'Economie de Paris, conçue par Anne-Celia Disdier, Economiste, Directrice de recherche INRAE, Professeur à Paris School of Economics, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Les systèmes agro-alimentaires sont soumis à des risques environnementaux, sanitaires et économiques croissants. La mondialisation a rendu les systèmes agro-alimentaires nationaux interdépendants. La volatilité croissante des prix des matières premières agricoles pèse sur les revenus agricoles et les prix à la consommation. Ceci pose la question de la résilience des systèmes agro-alimentaires, alors que les besoins ne cessent de croître et de se renouveler sous l’effet conjugué des transitions démographiques et alimentaires. Dès lors, comment assurer la sécurité alimentaire des populations et garantir la qualité nutritionnelle de l’offre alimentaire ? Comment évoluent les préférences et comportements des consommateurs ? Quelles stratégies les pouvoirs publics peuvent-ils mobiliser pour répondre aux attentes des consommateurs en matière de transition des systèmes alimentaires ? Autant de questions qui seront abordées au cours de cette session.
Intervenant-e-s :
- Charlotte Emlinger, Economiste, CEPII
- Fabrice Etilé, Economiste, Directeur de recherche, INRAE, Professeur, Paris School of Economics
- Marie Plessz, Sociologue, Chargée de recherche, INRAE, membre du Centre Maurice Halbwachs, Professeure attachée à l'Ecole Normale Supérieure
- Modératrice : Cathy Dogon, Journaliste, Pour l'Eco
#15 / 16h30-17h30
Comment faire accepter le coût social de la transition écologique ?
Fiche pédagogique
Session Les Economiques, conçue par Pierre-Pascal Boulanger, Président-fondateur des Economiques et du Printemps de l'économie, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Si la sobriété est sur toutes les lèvres, les politiques ne peuvent se limiter à sa seule mise en place. La sobriété ne doit s'entendre qu'incluse dans un ensemble plus vaste : celui des politiques à mener pour amorcer sérieusement la transition écologique. Ces dernières ne peuvent passer que par un changement des modes de consommation et par des investissements publics de long terme, investissements qui seront d'autant plus lourds que la décision de s'y atteler sera tardive. Or le temps presse : le dernier rapport du GIEC a sonné l'alarme, et l'actualité illustre chaque jour cruellement cette urgence. Les décisions à prendre doivent donc être rapides. Mais pour financer les investissements publics de long terme, les autorités devront récupérer des recettes fiscales. Se pose donc notamment la question de la taxe carbone.
Comment faire accepter le coût social de la transition écologique ? Son acceptation ne pourra se faire sans justice sociale, sans une répartition équitable des efforts, afin d'éviter que ce ne soit pas ceux qui polluent le moins qui paient le plus.
Intervenant-e-s :
- Michel Aglietta, Conseiller scientifique, CEPII
- Katheline Schubert, Professeure d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Sophie Thiéry, Présidente de la commission travail-emploi du CESE, Directrice engagement sociétal chez AESIO, membre de la CFDT
- Modératrice : Isabelle Moreau, Directrice de la rédaction Pôle social, Agence AEF
Jeudi 20 octobre 2022
Amphithéâtre Paul Painlevé du Conservatoire National des Arts-et-Métiers
292, rue Saint-Martin 75003 ParisM° Arts-et-Métiers (L3 et 11)
Session du Cnam, conçue par Alexis Collomb, Directeur du Département Économie Finance Actuariat Assurance Banque (Efab), Professeur Titulaire de Chaire - Finance de Marché du Cnam, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Face aux grands défis de notre temps tels que le réchauffement climatique, la détérioration de l'environnement, l'explosion démographique de certains pays ou l'accroissement des inégalités, nos économies modernes ont cherché à multiplier innovations et gains d'efficacité pour pouvoir produire plus tout en consommant moins. Mais force est de constater que ces progrès semblent constamment débordés par l'augmentation de la demande. Dans cette session, nous nous efforcerons de déterminer si la finance durable est capable d'appuyer et de soutenir ce besoin croissant de sobriété, ou si au contraire, elle n'est qu'un leurre qui donnerait bonne conscience à un capitalisme vieillissant refusant de céder sa place à de nouveaux modèles économiques de plus en plus nécessaires face aux défis macroéconomiques précités.
Intervenant-e-s :
Ouverture : Administratrice générale, Conservatoire National des Arts-et-Métiers
- Alexis Collomb, Directeur du Département Économie Finance Actuariat Assurance Banque (Efab), Professeur Titulaire de Chaire - Finance de Marché du Cnam
- Yves Jégourel, Professeur du Cnam - Economie des matières premières et transitions durables
- Pierre Veltz, Ingénieur, Chercheur en sciences humaines, Professeur émérite à l’École des Ponts ParisTech
- Modérateur : Alexis Collomb, Directeur du Département Économie Finance Actuariat Assurance Banque (Efab), Professeur Titulaire de Chaire - Finance de Marché du Cnam
#17 / 9h30-10h30
Enjeux macro-économiques du changement climatique et des limites planétaires
Fiche pédagogique
Session Banque de France, conçue par Olivier de Bandt, Directeur de la recherche, DGSEI de la Banque de France, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Le GIEC alerte à nouveau en 2022 sur l’urgence de mettre en œuvre des politiques de lutte contre le changement climatique. La Commission européenne a décidé la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050. Compte tenu de l’hétérogénéité des impacts selon les pays au niveau international, il importe de s’interroger sur les effets macroéconomiques des différentes politiques mises en œuvre non seulement à long terme, mais aussi à court-moyen terme et sur le rôle respectif des gouvernements et des banques centrales.
Intervenant-e-s :
- Jean Boissinot, Directeur adjoint, Direction de la stabilité financière & Secrétaire général, NGFS, Banque de France
- Stéphane Dees, Head of Climate Economics Unit, Banque de France
- Sylvie Goulard, Sous-gouverneure, Banque de France
- Selma Mahfouz, Inspectrice générale des finances
- Katheline Schubert, Professeure, PSE, Chaire changement climatique
- Modérateur : Olivier de Bandt, Directeur de la Recherche, DGSEI, Banque de France
#18 / 10h45 - 11h45
Energies renouvelables : comment gagner en souveraineté ?
Session Institut pour la Recherche, Groupe Caisse des Dépôts, conçue par Isabelle Laudier, Responsable de l'Institut pour la Recherche, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Le développement des énergies renouvelables répond d’abord à l’impératif de réduction des émissions de CO2, dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais dans le contexte de crise énergétique liée à la situation en Ukraine, marquée par la hausse des coûts de l’énergie ou les difficultés d(approvisionnement, la transition énergétique apparaît également comme un levier important de souveraineté énergétique. Quelle est la situation énergétique de la France, de l’Europe ? et quelles stratégies pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables ? Telles sont les questions auxquelles la session tentera de répondre.
Intervenant-e-s :
Jean-Louis Bal , Président, Syndicat des Energies Renouvelables
David Cousquer, Directeur Général et Fondateur, Trendéo
- Andreas Rüdinger, Chercheur associé au programme Energie-Climat, IDDRI
- Maria Eugenia Sanin, PhD Economics, Professeur associé, Université Paris Saclay
- Modératrice : Isabelle Laudier, Responsable de l'Institut pour la Recherche, Groupe Caisse des Dépôts
Session Les Economiques avec Alternatives économiques, conçue par Christian Chavagneux, Editorialiste à Alternatives économiques, membre du Conseil scientifique du Printemps de l’économie
Les politiques fiscales ont un rôle clé à jouer pour inciter entreprises et particuliers à plus de sobriété dans leur consommation d'énergie. Quels sont les bons instruments pour aller dans ce sens ? Comment assurer la justice fiscale et sociale de ces prélèvements ? Comment les rendre acceptables. Voici les questions auxquelles va répondre cette table ronde.
Intervenant-e-s :- Mireille Chiroleu-Assouline, Professeur, PSE, spécialiste des questions de fiscalité environnementale
- Kurt Van Dender, chef d'unité fiscalité et environnement, OCDE
- Modératrice : Aude Martin, Journaliste, Alternatives économiques
#20 / 14h - 15h
Une croissance verte ou un renoncement à la croissance ? Perspectives et choix
Fiche pédagogique
Session INSEE conçue par Nicolas Carnot, Directeur des études et synthèses économiques, INSEE, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Le débat sur les conséquences du changement climatique peut donner naissance à des positions polarisées, l'une selon laquelle il n'y aurait d'issue que dans une forme de décroissance impliquant une baisse significative du niveau de vie relativement aux standards contemporains, et à l'autre extrême une vision de la « transition » climatique, souvent teintée de techno-optimisme, comme une nouvelle opportunité de croissance et d'emplois. Cette session a pour but de donner des points de repérage dans ce débat : la nécessité de contenir les émissions de carbone, ou plus généralement de préserver l'environnement, implique-t-elle un réajustement des perspectives de croissance ou une rupture plus fondamentale, peut-on donner des ordres de grandeur et distinguer selon les horizons de court, moyen et long terme ? Dans quelle mesure ces scénarios dépendent-ils des politiques publiques nationales et globales ? Faut-il, plus fondamentalement, réinterroger la notion même de croissance et la mesure de celle-ci, pour rendre compte des transformations qui se profilent ?
Intervenant-e-s :
- Marc Fleurbaey, Professeur, PSE, Directeur de recherche CNRS
- Nathalie Girouard, Manager de l'IPAC, Cheffe de division, OCDE
- Katheline Schubert, Professeure d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Modérateur : Nicolas Carnot, Directeur des études et synthèses économiques, INSEE
#21 / 15h15-16h15
La technologie peut-elle nous aider à davantage de sobriété ?
Fiche pédagogique
Session Les Economiques, conçue par Pierre-Pascal Boulanger, Président-fondateur des Economiques et du Printemps de l'économie, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Intervenant-e-s :
- Matthieu Glachant, Professeur d'économie, MINES ParisTech, Université PSL, Directeur, CERNA - Centre d'économie industrielle
- Yamina Saheb, Docteur en Energétique, enseignante à Sciences Po et autrice du 3ème volet du 6ème rapport du GIEC
- Julien Pillot, Enseignant-Chercheur en Economie à Inseec Grande Ecole, Directeur Valorisation de la recherche à Omnes Education
- Modérateur : Guillaume de Calignon, Journaliste, Les Echos
#22 / 16h30-17h30
Sobriété et politiques industrielles et commerciales stratégiques
Session Les Economiques avec le CEPII, conçue par Michel Fouquin, Conseiller, CEPII
Crise financière, pandémie et guerre en Europe ont révélé les fragilités de la mondialisation libérale, de plus le réchauffement climatique s’impose comme l’urgence des décennies à venir. Comment les industries peuvent–elles s’adapter à ces nouvelles donnes pour assurer la sécurité des approvisionnements, limiter les gaspillages de toutes sortes, et réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur dans les domaines clés.
On a choisi de présenter quelques cas emblématiques de ces thèmes : le textile sur la fast fashion et la délocalisation, la filière pharmaceutique et les problèmes d’accès de tous au meilleur prix de la santé, la sécurité des approvisionnements et la réduction de la dépendance aux énergies fossiles, enfin comment repenser les chaines de valeur.Intervenant-e-s :
- Pascal Morand, Président Exécutif de la Fédération de la haute couture et de la mode
- Aude Sztulman, Maîtresse de conférences et chercheuse au Laboratoire d’Economie de Dauphine
- Cyrille Poirier Coutansais, Directeur de recherches au Centre d’Études Stratégiques de la Marine, rédacteur en chef de la revue Études Marines
- Vincent Vicard, Adjoint au directeur du CEPII
- Modérateur : Michel Fouquin, Conseiller du CEPII
#23 / 18h-19h30
Energie : marché ou planification-s ?
Session APSES, conçue par le Collectif Paris-Créteil-Versailles de l'APSES
La planification indicative, mise en œuvre par le commissariat général au Plan, était centrale dans l'après-guerre. Dans le domaine énergétique, ce n'est pas un hasard, si EDF et GDF, grands groupes énergétiques français, ont été créés par la loi de nationalisation de l'électricité et du gaz du 8 avril 1946, avec pour objectif notamment de faire face au rationnement énergétique.
Avec l'introduction des instruments de marché, la planification était devenue secondaire. Mais depuis peu, cette dernière est à nouveau envisagée dans le cadre de la réfection des centrales nucléaires et du développement de cette source d'énergie.
Finalement, dans quels domaines et comment doit-on envisager la planification dans un processus plus global en lien avec la transition énergétique ?
Doit-on imaginer par exemple de renationaliser certaines entreprises ? Quelle place resterait-t-il alors aux marchés ?
Cette session sera l'occasion de la remise des prix du concours de vidéo lycéen.Intervenant-e-s :
Christian de Perthuis, Economiste, Professeur à l'université Paris Dauphine-PSL, Fondateur de la chaire Energie du climat
- Thomas Reverdy, Professeur des Universités en Sociologie Industrielle à Grenoble-INP
- Modératrice : Catherine André, Rédactrice en chef adjointe à Alternatives Économiques, Cofondatrice et directrice éditoriale de Vox Europe
Vendredi 21 octobre 2022
Amphithéâtre du Campus Eiffel, OMNES Education
10 rue Sextius Michel 75015 Paris
Session Les Economiques, conçue par Sylvie Faucheux, Professeur, Directrice des Projets et de la Prospective, Université Paris Panthéon Assas, 1ère présidente fondatrice de European Ecological Economics Association, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Si le PNB avait déjà été dénoncé dès les années 1950 comme insuffisant, voire trompeur pour mesurer le progrès des sociétés, de nombreuses avancées se sont faits jour depuis l'émergence du concept de Développement Durable pour définir et estimer ce qui pourrait être appelé un Revenu National Soutenable prenant en compte les dégradations environnementales ou sociétales. Mais il aura fallu attendre l'entrée dans le deuxième millénaire, avec son lot de catastrophes écologiques et sanitaires, pour que l'on puisse espérer un tel changement.
Intervenant-e-s :
Ouverture : José Milano, Directeur Général, OMNES Education
- Clément Morlat, Directeur, CERCES (Cercle des Comptables Environnementaux et Sociaux)
- Martin O'Connor, Professeur d'Economie, Université Paris-Saclay
- Walter Radermacher, Directeur Général, Eurostat
- Alexandre Rambaud, Maître de conférences, Chaire comptabilité écologique, AgroParisTech-CIRED, Chercheur associé, Université Paris Dauphine-PSL
- Modératrice : Sylvie Faucheux, Professeure, Université Paris 1 Panthéon-Assas
#25 / 9h30-10h30
Consommation vs. sobriété : quel est le rôle de la publicité ?
Session Institut Veblen, conçue par Mathilde Dupré, Co Directrice de l'Institut Veblen
La publicité aujourd'hui alimente-t-elle une consommation insoutenable ? La question avait été soulevée en France par la Convention citoyenne pour le climat, à l'origine de plusieurs propositions pour réglementer les supports et interdire certaines publicité pour des produits polluants. Assez largement délaissé par les économistes, le débat sur le rôle économique de la publicité ne doit-il pas être relancé ? Comment appréhender aussi les coûts cachés pour la société (sanitaires, environnementaux, sociaux) liés à cette activité aujourd'hui faiblement régulée ?
Pour en discuter, seront notamment utilisés les travaux de Maximilien Nayaradou sur l'impact de la régulation de la publicité sur la croissance économique et de Thierry Libaert, co-auteur notamment en 2020 d'un rapport « Publicité et transition écologique » commandité par le Ministère de la Transition écologique.
Intervenant-e-s :
- Mathilde Dupré, Codirectrice, Institut Veblen, Administratrice de l'association Communication et Démocratie
- Thierry Libaert, Professeur des universités, membre du Comité Économique et Social Européen
- Maximilien Nayaradou, Directeur Général, Finance Innovation
- Modération : Matthieu Jublin, Journaliste, Alternatives Economiques
#26 / 10h45-11h45
Planification écologique : le retour d'un État régulateur pour un modèle économique soutenable ?
Fiche pédagogique
Session France Stratégie, conçue par Hélène Garner et Mathilde Viennot, membres de l'équipe Soutenabilités, France Stratégie
La crise des gilets jaunes a été révélatrice d'un épuisement écologique, social, économique et politique. Les instruments économiques traditionnels (la taxe carbone, mais aussi les nouvelles normes environnementales comme les ZFE, la politique monétaire, etc.) peinent à répondre à l'urgence environnementale de bifurcation de notre modèle de développement (difficile de sortir du paradigme de la croissance, même verte) mais surtout se heurtent à des contraintes sociales fortes et à une défiance démocratique majeure.
Le but de cette session est de questionner la capacité régulatrice de l'État planificateur pour réussir une transition qui soit à la fois durable, systémique et légitime. De quels outils dispose l'État pour faire converger intérêts privés et intérêts collectifs ? Comment asseoir sa légitimité et son efficacité sur de nouvelles formes de régulation au service d'un modèle de développement soutenable à la fois du point de vue écologique, social, et démocratique ? Quel rôle pour la science économique dans cette évolution de l'action et des missions de l'Etat ?
Intervenant-e-s :
- Marion Cohen, Consultante spécialiste de la transition écologique, Cofondatrice de la plateforme The over economy
- Mathilde Dupré, Codirectrice, Institut Veblen
- Cédric Durand, Professeur d'Economie Politique, Université de Genève
- Hélène Garner, Directrice de département, équipe Soutenabilités, France Stratégie
- Modérateur : Jean-Marc Vittori, Editorialiste, Les Echos
Session Les Economiques, conçue par Philippe Askénazy, Directeur de recherche CNRS, ENS, Chercheur à l’École d'économie de Paris, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
Si la proposition in fine rejetée par la Convention Citoyenne pour le climat « réduire le temps de travail sans perte de salaire dans un objectif de sobriété et de réduction de gaz à effet de serre » a pu surprendre, elle n’était que l’illustration d’idées portées à travers la plupart des économies avancées. Cette table ronde s’interrogera sur les analyses scientifiques de la pertinence de la RTT comme outil de sobriété.
Intervenant-e-s :
- Bénédicte Apouey, Professeure, Ecole d'économie de Paris, Chargée de recherche, CNRS
- Andrea Garnero, Economiste du travail, Direction de l'Emploi, du travail et des affaires sociales, OCDE, Chercheur associé, Université Libre de Bruxelles
- Jean-Marie Harribey, Maitre de conférences, Université de Bordeaux. membre des économistes atterrés)
- Modérateur : Philippe Askénazy, Directeur de recherche CNRS, ENS, Chercheur à l’École d'économie de Paris, membre des Economistes Atterrés
#28 / 14h-15h
Peut-on imposer la sobriété aux économies en développement ?
Fiche pédagogique
Session Les Economiques, conçue par Bénédicte Tassart, Chef du Service International, RTL, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
« Qui sommes nous pour dire aux Chinois : pardon mais vous n’avez pas le droit de vous climatiser ? » interroge le PDG de TotalEnergies...Alimentation, énergie, industrie...Mixer transition climatique et croissance des pays les plus fragiles, nourrir les populations sans les céréales russes...La sobriété doit elle être appliquée aux marchés de demain en Afrique et en Asie. ?
Intervenant-e-s :
- Christine Cabasset, Docteure en géographie, Ancienne directrice adjointe de l’Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine (IRASEC, CNRS / MEAE) à Bangkok (2018-2022) auquel elle reste associée, ainsi qu’au Centre Asie du Sud-Est (CASE)
- Adam Dicko, Entrepreneuse sociale et activiste du Mali, Directrice exécutive de l’Association des Jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (AJCAD-Mali)
- Mamadou Fall Kane, Conseiller énergie auprès du président du Sénégal, Macky Sall,
Victorien Mba, président de l’association camerounaise, l’ONG Appui pour la protection de l’environnement et le développement.
- Maé Kurkjian, Responsable plaidoyers de l'ONG ONE
- Modératrice : Bénédicte Tassart, Cheffe du Service International, RTL
#29 / 15h15-16h15
La sobriété peut-elle être le coeur d'un système économique alternatif ?
Fiche pédagogique
Session Les Économistes atterrés, conçue par Dominique Plihon, professeur émérite, Université Sorbonne Paris Nord, membre du collectif des Economistes Atterrés, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
La sobriété joue un rôle central dans les travaux récents sur la transition écologique, notamment la transition énergétique (Ademe, négaWatt, RTF). Définie a priori comme « une démarche de modération de la consommation et de la production », la sobriété n’implique-t-elle pas plus fondamentalement un projet de société alternatif avec :
- un nouveau paradigme de consommation et une adaptation des modes de vie
- une transformation de l’appareil de production et de son fonctionnement
- une nouvelle articulation de la demande et de l’offre donnant la priorité à la satisfaction des besoins fondamentaux ?
Cette session aura ainsi pour objet de déterminer si, pour satisfaire aux impératifs de la bifurcation écologique, la sobriété doit conduire non seulement à améliorer l’efficience des processus de production et de consommation, mais également à les réinterroger, voire à les remettre en cause.
Intervenant-e-s :
- Mireille Bruyère, Maîtresse de conférence, Université de Toulouse, membre du collectif des Economistes Atterrés
- Patrick Jolivet, Directeur des études socio-économiques, Ademe
- Dominique Méda, Professeure de sociologie, Université Paris Dauphine-PSL, Présidente de l’Institut Veblen, Directrice de l’IRISSO
- Modérateur : Dominique Plihon, Professeur émérite, Université Sorbonne Paris Nord, membre du collectif des Economistes Atterrés
#30 / 16h30-17h30
Qu'est-ce qu'une société sobre ?
Regards d'historiens, anthropologues, économistes
Fiche pédagogique
Session Les Economiques avec l'EHESS, conçue par Jean-Yves Grenier, Directeur d'études, EHESS, membre du Conseil scientifique du Printemps de l'économie
L’objectif de cette session est de confronter la façon dont l’anthropologie, l’histoire et l’économie définissent la notion de sobriété. Au regard de ces trois disciplines, que veut dire une société « sobre », économe, voire frugale ? Chaque société, qu’elle soit ancienne ou contemporaine, post-industrielle ou traditionnelle, expérimente un rapport particulier à la gestion des ressources naturelles, à la mobilisation de l’énergie nécessaire à leur fonctionnement, ainsi qu’à la définition de ce qui constitue les besoins humains, essentiels ou non. C’est à la compréhension de ces différences que cette session est consacrée ainsi qu’aux enseignements que nous pouvons en tirer pour nos sociétés qui peinent tant à inventer la sobriété.
Intervenant-e-s :
- Jean-Baptiste Eczet, Anthropologue, Maître de conférences, EHESS
- Jean-Yves Grenier, Historien, Directeur d'études, EHESS
- Franck-Dominique Vivien, Professeur d'économie, Université de Reims
- Modérateur : Pierre-Henri de Menthon, Directeur délégué, Challenges
Clôture de la 10e édition du Printemps de l'économie
- Pierre-Pascal Boulanger, Président-fondateur du Printemps de l'économie
- Mathias Emmerich, Président exécutif, OMNES Education
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Responsable de la publication : Pierre-Pascal Boulanger